LE PARLER LOCAL

                                        
                                                          


    Le déclin des langues régionales varie selon les régions mais l'oubli du parler sur trois ou quatre générations  a profondément marqué notre pays .
    L'état centralisateur né de la Révolution Française a été le principal maître d'oeuvre de cette mise au ban de la société , des parlers locaux .
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     '' Considérant à quel point l'espèce humaine est dégradée par le vice de notre ancien système social, je me suis convaincu de la nécessité d'opérer une entière régénération et, si je peux m'exprimer ainsi, de créer un nouveau peuple ''  Plan d'éducation nationale de Le Pelletier de Saint Fargeau, membre de la Convention en 1792 .

     En fait, la Convention renonça au principe d'éducation commune et s'en tint à organiser, en décembre 1793, une instruction primaire,  gratuite et obligatoire, limitée à trois ans .
     On s'efforça toutefois de populariser la langue française et de l'enseigner aux huit millions de français qui l'ignoraient . Le résultat n'a pas dû être à la hauteur des aspirations puisque la République, un siècle plus tard, a missionné ses ''hussards noirs'' pour faire reculer les ''patois'' synonymes de division et d'obscurantisme .
     Pourtant, un demi-siècle après, nos grands parents utilisaient encore des mots , voire des expressions, complètes, qui font sourire aujourd'hui mais qui, bien souvent sont très expressifs .

     Nous avons essayé d'en réunir quelques-uns ci-après : (voir : tableau du parler local) :
 
     Certains, que vous retrouverez dans le tableau ne sont que du français déformé : ''a c't' heure'', ''astogo'', ''berouette'', et l'origine en est facilement reconnaissable . Ainsi d'ailleurs que les conjugaisons, dont les terminaisons avaient tendance à s'uniformiser : ''je von'', ''j'allon'', ''je mangeon'' pour '' je vais'', ''j'allais'' ou ''je mangeais'', quand il n' y avait pas tout simplement un mélange des auxiliaires ''être'' et ''avoir'' .
     D'autres ont pris, au fil du temps, un sens spécifique : ''courlis'', ''flagorner'', etc ..... mais que doit-on penser des mots comme : ''accin'', beuyer'' et autre ''cafournio'' ?
     La liste présentée dans ce tableau est certainement loin d'être exhaustive et nous sommes preneurs de tous les autres vocabulaires anciens, pourvu qu'ils aient été pratiqués ici même .

Bein, asteur, j'von aller voir, l'att'lée est déjà bein avancée ;
Je r'viendron dans une paire d'heures pasque j'commençon à daguer .
À la r'oyure !