ORIGINE
DU NOM DU VILLAGE
Entreprise
difficile s'il en est que de vouloir trouver le nom originel d'un
village .... dont on ne connaît pas encore les origines .
Néanmoins, quelques toponymistes érudits ont eu les
mêmes curiosités que nous .
Le nom
viendrait du latin ''papilio''
désignant une construction isolée, voire un abri de
chasse, d'après G. Taverdet dans ''Les noms des lieux de
l'Aube'' . Le mot ''pavillon'' désignait au moyen âge ,
une tente, d'après S. Gendron dans '' L'origine des noms de
lieux en France'' et serait à l'origine du nom de notre village .
Heureusement,
les spéculations peuvent
aller encore bon train, d'autant plus que, sa modeste existence ne
devait pas préoccuper beaucoup de monde, à part ses
propres habitants, donc, nos ancêtres qui, vraisemblablement pour
beaucoup d'entre eux ne savaient pas lire et encore moins écrire
et qui de toute façon, lorsqu'ils étaient amenés
à dire d'où ils venaient, c'était dans leur
''parler à eux''.
Si l'on prend
en compte qu'à la fin du
moyen âge, il était de bon ton de latiniser tous les noms
et, particulièrement les noms de lieux, pourquoi ne pas faire
nôtre cette autre version qui, pour ne pas avoir une
paternité aussi qualifiée que les
précédentes, a néanmoins le mérite
d'être plus flatteuse et faire couleur locale .
En effet, le
serpolet (thimus serpyllum),
thym
à rameaux rampants de la famille des labiées,
était connu, en langue d'oil, sous le nom de ''pouliot'' ou
''poliet''. poussant spontanément en Champagne sèche et
très apprécié des moutons, son nom champenois
était ''pouillé'' ou ''pouilleux'' . Tout naturellement,
l'endroit où poussait le ''pouillé'' s'appelait le
''pouillon'' ; à noter que, malgré la
généralisation de la langue française,
l'expression a été conservée, puisque, dans un
endroit mal entretenu, même s'il est de bonne qualité,
où poussent des herbes sauvages , on les examine rarement
d'assez près pour s'assurer qu'il s'agit de serpolet, mais on
dit, néanmoins que ce terrain est ''empouillé'' . Ce
serait là, d'après H. Bourcelot qui l'a
évoqué au colloque ''Les dialectes romans de France....''
à Strasbourg en mai 1971, l'origine de la Champagne pouilleuse
et non pas la connotation de sale et pauvre que d'aucuns ont voulu y
attacher .
Or, très
longtemps, le ''a'' et le ''o'' minuscules se sont confondus : on
disait
couramment : ''je marchois'' pour ''je marchais'' ou bien encore
''françois'' pour ''français''. Il en était de
même pour le ''u'' et le
''v'' comme en témoigne
de nombreux textes ou gravures .
Ce nom commun
''le pouillon'', utilisé
à l'origine pour évoquer un pré à moutons
quelconque, aurait ensuite servi à désigner un lieu
précis et serait devenu un nom propre : voyant son ''o'' se
transformer en ''a'' et son ''u'' en ''v'', prenant des majuscules
comme
tous les noms propres, et gardant son article (qu'on ne peut ni
éluder ni contracter dans un nom propre, contrairement à
ce qui s'est pratiqué pendant quelques temps, et encore
aujourd'hui, au mépris des règles grammaticales) .
Ce serait ainsi
que nous nous sommes retrouvés à ''Le Pavillon'', nom qui
a
très longtemps été utilisé seul pour
désigner notre village .
Puis,
une variante destinée
à le distinguer d'une autre communauté voisine (il
s'agissait du ''Petit Pavillon'', un hameau de Payns, aujourd'hui
disparu) et de cinq autres lieux-dits aubois, l'a fait devenir, au
14-ème siècle,
''Le
Grand Pavillon'' également écrit ''Le Grand Paveillon'' .
C'est au
siècle dernier qu'il fut complété, après
quelques hésitations qui expliquent les erreurs encore
constatées de nos jours sur certains documents .
Mobilisés loin de chez eux par la ''grande guerre'' de
très nombreux jeunes hommes , dont une forte proportion de
ruraux (voir : L'incidence des guerres)
écrivaient souvent
à leurs parents, à leur ''promise'', à leurs amis,
pour tromper l'ennui et, sûrement aussi, une peur bien
compréhensible . 
Pour la plupart d'entre
eux, c'était le
premier déplacement hors du canton ; leur village
était
unique, au moins dans leurs pensées et ils n'imaginaient pas les
difficultés que pouvaient rencontrer les postiers pour acheminer
des courriers aux adresses imprécises, voire incomplètes
et, quelquefois, avec des destinations homonymes .
Les Conseils
municipaux furent donc
invités, le cas échéant, à préciser
le nom de leur commune . Chez nous, le Conseil de l'époque (voir
: Les
Maires et les Conseils Municipaux)
choisit, lors de sa
réunion du 21 juillet 1918, d'ajouter ''Sainte Julie'', en
référence au domaine de sainte Julie, situé
à l'écart de la
commune, donnant ainsi le nom actuel .
''LE PAVILLON SAINTE JULIE''

